Vous voulez savoir à quoi je ressemble, c’est cela ? Disons que beaucoup de gens me comparent à une peluche. D’ailleurs, ce n’est pas bien étonnant étant donné que je possède deux magnifiques et fines oreilles de chat. Ma queue aussi est sublime, assez longue pour qu’on la remarque mais trop courte pour que des plaisantins puissent marcher dessus. Ne trouvez-vous pas que ce mouvement de gauche à droite qu’elle effectue en se balançant a quelque chose d’hypnotisant ? Mais outre ces quelques détails, je suis tout ce qu’il y a de plus humaine. Je ne suis ni trop grande, ni trop petite, juste dans la moyenne. Concernant mes formes, il n’y a pas à se plaindre. Je suis en pleine croissance, certes, mais mon corps devient peu à peu celui d’une femme. Mon visage a des traits fins ainsi que symétriques, mes lèvres sont charnues, légèrement rosées et je possède un nez aquilin qui vient sublimer le tout. Mes yeux sont en amande et de couleur noisette ; des pupilles des plus communes, bref. Mes cheveux sont longs et bruns, en accord parfait avec mes prunelles. Concernant mon style vestimentaire, j’aime me sentir féminine aussi n’hésitais-je pas à me vêtir de robes ou de jupes. Et voilà ! Vous pouvez désormais mettre un visage sur mon nom !

Moi ? Comment est-ce que je suis ? Oh mais c’est assez simple de me décrire. Je vous l’ai déjà dis, je ressemble en tout point à une peluche te mon caractère est de même. Je suis douce et gentille, il est rare que je me mette en colère mais si c’est le cas, cachez-vous car je suis incontrôlable ! Mais voyez-vous, à mon plus grand regret, je n’ai en aucun cas la force de caractère dont font preuve les rebelles. Oh comme je les envie ! Vous n’imaginez même pas à quel point j’aimerais leur ressembler, ne serait-ce qu’un chouia. Mais moi, j’ai bien trop peur des humains pour oser me révolter. Alors plutôt que de me retourner contre nos maîtres, je leur obéis. Je sais, c’est lâche de ma part mais je suis ainsi. Mais assez parlé de ce que je ne suis pas. Je suis prête à faire les quatre volontés de mon maître, peu importe ce que c’est, je lui serais fidèle et serviable. Une Neko docile, en fin de compte. Mais bon, je n’hésite pas à utiliser mon charme féminin pour manipuler les hommes, il n’est pas rare que bon nombre d’hybrides succombent à ma beauté. Bon, là j’exagère peut-être un peu mais c’est pas grave ! Mais tout ce que je dis n’est pas faux. En effet, je suis très manipulatrice. Les humains nous considèrent comme des jouets alors pourquoi ne nous amuserions-nous pas un peu avec eux, à leur dépend ? Cette idée vous déplaît ? Tant pis.
Concernant mes goûts, j'aime tout un tas de chose ! La liste serait bien trop longue à énumérer alors je vais aller à l’essentiel, d’accord ? J’aime toutes les sucreries, franchement il n’est pas rare de me voir avec une sucette ou la bouche barbouillée de chocolat. J’aime être une Neko, mon statut d’esclave ne me dégoûte pas. Je suis née hybride, c’est ainsi. On va pas se mettre à chialer, hein ? J’aime me promener pieds nu sur la plage ou sentir l’herbe fraîchement coupée entre mes orteils. C’est stupide, non ? Mais ce sont mes goûts, rien d’autre.
Mais évitez de trop me chercher des puces car déjà si vous voulez que je vous obéisse, évitez de me gueuler dessus comme si j’étais un chien. Je suis une Neko, et non une Inu, tâchez de le garder à l’esprit et de ne pas l’oublier si vous ne voulez pas avoir des problèmes. Sinon j’ai horreur des gens qui aiment faire leurs intéressants ou encore j’ai une peur bleue de l’eau. Un comportement très félin, vous ne trouvez pas ?

Le fouet claqua. Je n’oublierais jamais ce son. Un son bref et rapide fendant l’air. Mais le pire était ce qui suivait toujours ce claquement. Les plaintes de souffrance et d’agonie de mes semblables. Le sang tâchait leur peau, depuis ma cage j’assistais à ce sinistre massacre. Moi j’aurais aimé m’enfuir mais je n’avais pas assez de cran. Mais ma situation aurait pu être pire. Mon grand frère, Hiro, et ma jumelle, Myunn auraient pu être loin de moi. Enfin cela aurait peut-être était préférable. Car si cela avait était le cas, je n’aurais pas eu à souffrir autant.
Je me souviens encore de cette nuit noire. Bon d’accord toutes les nuits sont noires mais bon, c’est pas grave. Les coups de fouets et les claques avaient plu durant toute la journée. Moi j’essayait d’être un maximum obéissante mais ces humains aimaient nous maltraiter juste pour le plaisir. De véritables sadiques. Mais bon il en fallait plus pour m’impressionner, croyez-moi. Mais évitons de trop développer sur ces dompteurs ou maîtres, je ne sais pas quel statut ils avaient au sein de cet élevage d’hybrides. Je désespérais de revoir un jour le soleil se lever. La seule couleur dont je me souvenais était ce gris sale de mes barreaux. Je ne me plaignais jamais mais mon frère était toujours triste lorsqu’il nous voyait ainsi battu. Sa réaction était normale mais j’aurais préféré qu’il s’abstienne de s’en mêler. Si tel avait était le cas, peut-être serait-il toujours en vie.

Je me souviens encore de la sirène hurlant, nous vrillant les tympans. Je me suis levée du tapis sur lequel je dormais en moins de dix secondes. Je savais ce que cela signifiait : un hybride s’était échappé. J’ai regardé les cellules autour de moi, j’ai tout de suite sentit que ma sœur me cachait quelque chose. C’est alors que j’ai entendu la fusillade. Il n’y avait que très peu de chance de s’en sortir. J’ai hurlé. Je ne savais pas pourquoi mais il fallait que je crie pour exorciser ma peine. Myunn a tendu les bras à travers les barreaux mais nous étions trop loin l’une de l’autre. Les larmes coulèrent sur sa joue rose. Pas besoin de mots, j’avais tout compris. Mon frère avait était happé par sa folie de liberté. Il y a une chose qu’il n’avait pas saisit, il faut croire. Il faut de tout pour faire un monde. Des forts et des faibles. Malheureusement pour nous autres hybrides, nous étions réduits au simple rang d’esclaves. Certains diront que c’est injuste mais il n’y a aucune justice dans ce bas monde.

Voilà. Vous connaissez désormais l’essentiel de mon histoire. Je n’aime pas me souvenir de Hiro, je préfère faire comme si il n’avait jamais existé. Quand à ma jumelle, nous avons était séparées. Les gardiens du centre avaient peur que l’histoire ne se répète. Les tentatives de fuite étaient rares mais elles existaient bel et bien. Depuis mon arrivée à l’animalerie, je n’ai plus jamais revu ma sœur. Je ne sais pas non plus ce qu’ils ont fait de la dépouille de mon frère mais les cadavres des hybrides étaient encore moins bien traités que ceux des animaux. Des animaux. Nous étions inférieurs aux autres, c’étaient ce que pesaient les humains. Mais moi, depuis ma cage, je prie chaque jour pour que les choses changent. Les miracles existent bel et bien. Les rebelles entendront un jour nos prières. J’en suis certaine. Utopique, n’est-ce pas ?